Origine et synopsis

La pièce a un aspect de farce digne d'un Goldoni. Mais elle parle également de sexe, de classes sociales, de la rancoeur conjugale, du résultat désastreux des bonnes intentions, de l'origine de l'infidélité et de la cruauté des hommes envers les femmes.

Trois collègues, trois hommes, trois couples. Les Fosters et les Philips sont représentatifs d’une bourgeoisie de classe moyenne. Aucun d’eux n’est heureux en ménage. Fiona Foster et Bob Philips ont une liaison. Les Chestnutts - couple un peu terne - ont la mauvaise idée d’accepter une invitation à dîner chez les Foster, puis chez les Philips.

L’auteur, Alan Ayckbourn, divise avec ingéniosité l’espace scénique en deux, dévoilant simultanément les deux soirées : un seul lieu, théâtre de tous les quiproquos, de tous les mensonges et de toutes les trahisons auxquels se soumettent les six personnages de cette comédie hilarante, chez les uns et chez les autres.

Un vaudeville anglais, moderne et irrésistible

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Comme chez tout auteur comique digne de ce nom, il y a de l’anthropologue chez Alan Ayckbourn, le dramaturge de langue anglaise le plus joué dans son pays avec Shakespeare. S’il fallait trouver un sous-titre à Les Uns chez les Autres, je proposerais : “De la perdurabilité du lien conjugal en dépit des avatars auxquels il peut être soumis par ceux-là mêmes qui s’y assujettissent, et de son absence paradoxale de rapport avec le sentiment amoureux dans les populations des classes moyennes urbaines de l’Europe du Nord à la fin du XXe siècle” !

Mais il y a aussi du philosophe chez ce vaudevilliste moderne, continuateur inspiré de Feydeau, qui n’ignore pas que si l’on ne fait rire que du malheur des gens, on fait davantage rire encore de celui qu'ils s'infligent à eux-mêmes.

Ayckbourn considère ses contemporains de l’œil ironique et gentiment navré de quelqu’un qui ne se fait guère d’illusions sur l’humaine nature. Et, comme s’il se méfiait de sa virtuosité à maîtriser un genre dramatique qui a fait ses preuves, il soumet son écriture à des paris a priori intenables ; comme celui de Les Uns chez les Autres qui consiste à faire que toute l’action de la pièce se déroule simultanément dans deux habitations différentes réunies dans un seul et même lieu, théâtre de tous les quiproquos, de tous les mensonges et de toutes les trahisons auxquels se soumettent les six personnages de la comédie.


L'auteur

On dit souvent de Sir Alan Ayckbourn qu’il serait l’auteur de théâtre anglais le plus joué après William Shakespeare. Un privilège exceptionnel pour un auteur… encore vivant!

Né à Londres en 1939, Alan Ayckbourn a débuté sa prolifique carrière avec une première pièce écrite à l’âge de 10 ans. Mais sa carrière théâtrale prendra véritablement son essor à l’âge de 17 ans.

Profondément marqué par la séparation de ses parents et les remariages de sa mère, Ayckbourn placera alors le thème du couple et de la séparation au centre de son oeuvre. Aujourd’hui il est considéré comme un observateur essentiel des moeurs de la classe moyenne suburbaine britannique et comme un innovateur stylistique expérimentant continuellement avec les styles théâtraux les plus divers.

À ce jour, Alan Ayckbourn a écrit et produit quelques soixante dix pièces, à Scarborough (où il est le directeur artistique du Stephen Joseph Theatre) comme à Londres (en tant qu’auteur et metteur en scène). Parmi ses plus grands succès, on peut citer “Pantoufle” (”Relatively speaking”, 1965), “Les uns chez les autres” (”How the other half loves”, 1969), “Absurd person singular” (1972), la trilogie “The Norman Conquests” (1973), “Woman in mind” (1985) ou encore le diptique “House & Garden” (1999). Sa 70ème pièce (”If I where you”, 2006) a été portée sur la scène du Stephen Joseph Theatre en octobre 2006.

Dans le monde francophone, l’oeuvre la plus connue d’Alan Ayckbourn à ce jour est sans doute “Intimate Exchanges” (1982), une pièce en quatre scène avec 16 variations possibles, rendue célèbre par Alain Resnais avec le dyptique “Smoking” / “No smoking” (1993) qu’il a porté au grand écran. Resnais a d’ailleurs récemment retrouvé Ayckbourn avec “Coeurs” (2006), l’adaptation que le cinéaste français a fait de la pièce “Private fears in public places” (2004).

" Un jour, une journaliste m’a demandé si j’avais jamais eu l’ambition d’écrire une pièce sérieuse. J’imagine que mon expression lui en a dit plus que je ne le voulais car elle s’est immédiatement replongée dans son carnet et m’a demandé si, au bout du compte, je préférais les chats aux chiens. "

Alan Ayckbourn
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Lien vers le site de l'auteur :
http://www.alanayckbourn.net